Conception…contraintes de la jauge RORC

Conception…contraintes de la jauge RORC

Traquée dans ses moindres trous par les architectes du monde entier, la jauge du RORC a fini par déboucher sur un certain style de bateaux dont le Centurion représente presque le portrait robot; étrave élancée, aileron porte lest avec trimmer, bordés frégatés, tableau inversé se raccordant à une voûte concave, safran séparé précédé d’un aileron fixe, maître bau reculé aux deux tiers de la longueur pour une meilleure tire du génois. Bateau de près, le Centurion a du pied dans l’eau 1,78 mètre. Son déplacement important, dû en partie à un lest en plomb de 2 tonnes, représentant 47 % du poids à vide, se traduit par un creux assez fort. Ce lest n’est pas bulbé: son bord d’attaque incliné est en V marqué, tout comme l’étrave et les sections avant précédant l’aileron de quille. A partir de ce dernier qui est raccordé à la coque par un retour de galbord à faible rayon, pour la surface mouillée minima, les sections deviennent beaucoup plus rondes. Cependant les lignes d’eau sont assez symétriques et, dans cette carène classique et très bien venue, la seule originalité est l’échancrure pratiquée dans la partie supérieure du bord de fuite du safran, inversement à la tendance actuelle qui consiste à prolonger artificiellement la flottaison par un safran affleurant la voûte.

Un pont dégagé, surmonté d’un roof assez bas mais allongé, complète harmonieusement la coque, La ligne des hiloires de cockpit se prolonge vers l’avant par un brise-lames arrondi venant rejoindre le “tableau de bord” qui surmonte l’entrée de la cabine, accentuant ce qu’on nommerait en jargon automobile, la silhouette, “grand tourisme” du Centurion.

Sous voiles, le Centurion se reconnaît assez facilement à son plan de voilure composé d’un grand triangle avant et d’une grand voile tiercée, c’est-à-dire trois fois plus longue sur le guindant que sur la bôme. Depuis longtemps, ce r apport est considéré par les techniciens comme donnant d’excellentes performances au près, ce qui explique le choix de l’architecte qui n’a rien négligé pour que cette allure convienne à son bateau. la marche aux allures portantes ‚tant assurée par la surface imposante des voiles d’avant (34 m2 pour le génois et 70 m2 pour le spi). Le choix de la longueur de flottaison de 7,32 m indique clairement que l’architecte a voulu que le Centurion puisse prendre part aux courses du RORC ce qui implique des emménagements prévus pour vivre en mer.

Laisser un commentaire