Le Centurion32
A LA BARRE DU CENTURION par Jacques Monsault
Un sondage d’opinion auprès des propriétaires de bateaux de plaisance confirmerait certainement qu’une grande majorité d’entre eux, si on posait la question comment voyez-vous votre prochain bateau?, répondraient “Avec un mètre de plus.”Cependant quelques initiés diraient “Avec 1 tonne de plus…”, sachant bien quel supplément de confort en découle.Bien sûr, le poids coûte cher. Comme tous les produits manufacturés, le bateau se vend pratiquement au kilo. Par ailleurs, chaque kilo a bord impose son décimètre carré supplémentaire de voilure, et border un génois de 35 m2 peut faire regretter de ne pas fréquenter plus assidûment un club de gymnastique. Mais, pouvoir embarquer une demi tonne de matériel et de vivres sans que le comportement du bateau soit désagréablement modifié, étaler un vent de force 5 ou 6 sans avoir forcément a rentrer de la toile, passer a la fois en puissance et en souplesse dans une mer agitée font partie des avantages de “la tonne de plus” qu’offrent des bateaux comme le Centurion.Conçu au tournant entre la jauge RORC et la jauge IOR, le Centurion doit évidemment plus à l’ancienne formule qu’à la nouvelle. Dans un style assez proche de certains architectes américains, Kim Holman a dessiné un bateau qui reste très britannique, avec ce certain charme que donne le modernisme tempéré par l’expérience. Ayant parcouru plusieurs centaines de milles sur un Centurion, tant en régates qu’en croisière, nous avons succombé à ce charme, bien qu’une utilisation intensive nous ait révélé quelques défauts de jeunesse ne correspondant pas a l’image de qualité irréprochable que ce chantier a su se créer en quelques années d’existence. Nous avons pu constater, au cours d’une récente visite des chantiers à Mouvaux, que chaque point critiquable avait donné lieu à une modification destinée à y remédier, confirmant ainsi le désir de ce constructeur de se spécialiser dans la production de bateaux de classe internationale.