PERFORMANCES ET QUALITES NAUTIQUES

PERFORMANCES ET QUALITES NAUTIQUES

Le plus grand mérite de l’installation mécanique est qu’elle se fait oublier. Parfaitement monté, le diesel 2 cylindres 17 ch Volvo Penta, livré en série, tourne comme une horloge, sans aucune odeur. En utilisation normale, il assure sans défaillance la recharge des accus. En fonctionnement, le bruit n’est pas excessif, bien qu’aucun dispositif d’insonorisation n’ait été prévu, ce qui semble un peu dommage. Le presse-étoupe est accessible soit par la cabine, soit par les coffres de cockpit. Situé dans le coqueron arrière, un réservoir de fuel de 30 litres fournit une autonomie très importante en raison de la faible consommation qui avoisine les 1,5 litres par heures.

Par le dessin de la carène et par son plan de voilure, le Centurion ne peut cacher que son architecte a inclus la course dans son programme. En un an, ce bateau a réussi à se faire un beau palmarès, particulièrement dans les courses de mer du Nord. Bateau lourd, mais voilé, il aime soit les légers zéphyrs, soit la bonne brise a’ partir de force 4, profitant alors à plein de s a puissance et de sa raideur à la toile.

Dans certains types de clapot, le V prononcé de l’étrave demanderait à être atténué par un volume un peu plus porteur, comme cela se fait sur les modèles up to date, afin d’éviter le tangage. Il faut dire que le Centurion marche au près avec un cap impressionnant, a tel point qu’en croisière, barre amarrée, on peut compter sur 80° d’un bord sur l’autre avec un vent de 20/25 nœuds.

Comme sur tous les bateaux lourds, le gréement et la voilure subissent des c ontraintes importantes. Un réglage et une coupe parfaite des voiles sont nécessaires pour tirer de la coque les performances que l’on est en droit d’attendre. Un ridoir réglable en marche sur le pataras sera nécessaire pour contrôler sa tension ainsi que celle de l’étai. Sinon la barre, très agréable en temps normal, deviendra lourde. Bien équilibré à la gîte, le Centurion accepte de porter son génois lourd à force 5 au près. Aux allures portantes, on peut garder toute la toile encore plus longtemps.
Par suite de don déplacement, le bateau ne donne jamais l’impression de partir en survitesse de manière spectaculaire. Pourtant, l’aiguille du speedomètre et la discrétion du sillage indiquent de belles performances qui se traduisent par de bonnes moyennes journalières en croisière hauturières. C’est ainsi que nous avons traversé la Manche, de Cherbourg à Yarmouth, à près de 7,25 nœuds au largue et dépassé 6 nœuds de moyenne au près, barre amarrée, pendant plus de trente heures.

Toujours en raison de son poids, le Centurion se manœuvre très aisément au port, le fardage de la coque intervenant peu par rapport à l’importance de l’erre. L’efficacité du safran n’est jamais prise en défaut, même pour les évolutions en marche arrière avec le moteur, point faible de beaucoup de voiliers.

La barre d’écoute de grand voile qui traverse tout le cockpit donne des résultats tangibles sur la marche du bateau, bien que son action soit atténuée par la hauteur de la bôme.

Sur des modèles conçus uniquement pour la compétition, le Centurion présente l’énorme avantage d’être parfaitement adapté à la croisière familiale grâce à son confort exceptionnel pour un bateau ne dépassant 10 mètres. En haute mer ce confort continuera à jouer en sa faveur, surtout avec de la mer. En régate entre trois bouées, peut-être devra-t-il céder la première place à des engins plus “pointus”.

Dans tous les cas, le Centurion fait partie des valeurs sûres du marché, offrant, pour un prix tout à fait raisonnable eu égard à sa taille et sa qualité, un bateau que l’on aura toujours plaisir à contempler de l’extérieur comme de l’intérieur.

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